Les ruraux prennent conscience (bilan de la tournée provinciale de Solidarité rurale du Québec)

Le 31 janvier 2012, le Haut-Saint-François accueillait plus d’une centaine de participants venus des MRC du Granit et de Coaticook afin d’échanger sur la 3ème version de la Politique nationale de la ruralité (PNR), dont est issu le fonds du Pacte rural. Voir l’article précédent: « Le Haut-Saint-François au centre de la ruralité estrienne« .

Cette rencontre n’était en fait qu’une étape de la grande tournée provinciale, initiée par Solidarité rurale du Québec (SRQ), visant à recueillir les commentaires de l’ensemble des acteurs ruraux sur les objectifs et les outils proposés par cette politique mise en place en 2002, et renouvelée en 2007.

Le 17 août dernier, SRQ a rendu public, par communiqué, son rapport de tournée.

Ce rapport présente notamment les commentaires communs à l’ensemble des régions rurales.

On découvre ces commentaires communs à travers 3 blocs principaux :

  • La prise de conscience d’une nécessaire prise en charge de leur développement par les communautés.
  • Des voies d’avenir.
  • Les objectifs et les outils de la PNR à renouveler.

Tout d’abord, la prise de conscience se remarque non seulement par le fait que les ruraux connaissent les principaux enjeux et défis de leur milieu, mais surtout qu’ils sont capables de trouver des solutions innovantes. Par exemple, les ruraux constatent que le modèle d’affaires habituel proposant des services de proximité (épicerie, restaurant, station d’essence, …) reste fragile et que la solution passe par de nouveaux modèles impliquant collectivement la communauté (création de coopératives, acquisition municipale de bâtiments appropriés, etc.).

On s’entend ainsi pour dire qu’il est important d’augmenter…

… les capacités et les habiletés des citoyens (et des élus) à développer des compétences dans leur milieu, à utiliser les ressources, à élaborer des projets, bref, à être partie prenante de leur avenir

L’objectif primordial demeure la mise en place d’une gouvernance (mécanismes d’interactions et de prises de décision locales et supra locales) afin d’obtenir une plus grande cohérence des actions de développement sur l’ensemble des territoires.

Ensuite, les ruraux se sont entendus autour de certaines voies d’avenir dont l’éducation (rapprochement entre les écoles et les communautés, comme le fait très bien le projet de Cité-École de la Polyvalente Louis-Saint-Laurent d’East Angus) et l’accès aux ressources naturelles.

Finalement, tous s’entendent pour renouveler la PNR en 2014 reconnaissant ainsi l’importance des différents outils mis à leur disposition, notamment le fonds du Pacte rural et les agents de développement rural.

L’un des principaux reproches à cette PNR concerne la difficulté de moduler les programmes provinciaux en fonction des caractéristiques locales rejoignant ainsi la critique unanime du manque de cohérence des règles gouvernementales occasionnant bien des casse-têtes lors de l’élaboration de projets.

Pour conclure cette tournée, un peu de recul permet de dire que les deux premières PNR ont été vues comme deux phases clés du développement des communautés :

  • 2002-2007 : phase d’éveil et d’essais
  • 2007-2014 : phase de prise de conscience et d’exploration

On espère que la 3ème phase (2014- …) en sera une de:

  • concrétisation des habiletés de développement,
  • cohérence locale et supra locale,
  • changement de paradigmes.

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