Et si pour une fois on se risquait à prendre le temps de bien faire pour mieux agir.
Et si pour une fois, nous cherchions à bien comprendre et à bien connaître afin de créer plus de cohérence et de synergies dans nos actions.
Et si pour une fois, nous cherchions à travailler autrement afin de bâtir l’avenir du territoire sur du solide, pour celles et ceux qui nous suivent, pour les générations futures.
En bref, et si pour une fois nous prenions le temps de développer notre solidarité plutôt que de toujours agir dans l’urgence et de façon isolée.
Qu’avons-nous à perdre ?
C’est au fond ce que propose la démarche globale et intégrée (DGI) du Haut-Saint-François lancée publiquement le 20 septembre 2014 par une rencontre d’une journée regroupant plus de 150 acteurs (citoyens, élus, gestionnaires, agents de développement et représentants ministériels estriens).
Depuis le 20 septembre 2014, 14 représentants sectoriels et locaux se sont réunis chaque mois pour coordonner une suite logique à cette rencontre.
Afin d’avoir une connaissance partagée et précise de notre territoire (forces, faiblesses, opportunités et menaces) 21 groupes (soit environ 105 acteurs) se sont constitués entre janvier et octobre 2015 afin de faire un diagnostic du HSF sur la base des 11 balises (déterminants) de la qualité de vie des populations (références OCDE).
630 énoncés ont ainsi été recueillis décrivant l’état de l’éducation, du logement, de la santé, de l’emploi, de la sécurité, etc. dans le HSF. Ces énoncés sont des faits quantitatifs (chiffrés) ou qualitatifs (perceptions, expériences, informations lues ou entendues relayées verbalement).
Il est alors ressorti de ce premier diagnostic que les balises Éducation, Emploi, Revenu, Santé et Environnement devaient être travaillées en priorité.
Dès novembre 2015, l’équipe de coordination a discuté et analysé les 630 énoncés et s’est entendue sur 45 grands constats. Ce travail de longue haleine s’est terminé le 21 juin 2016.
Le 21 avril 2016, un groupe d’une quarantaine d’acteurs sectoriels et locaux, ayant contribué à l’élaboration des 630 énoncés, ont été réunis afin de prioriser les 26 constats issus des balises : Éducation, Emploi, Revenu, Santé et Environnement. Dix constats majeurs ont ainsi pu être dégagés.
Le 5 octobre 2016, le même groupe se réunira afin de prioriser les 18 constats issus des balises : Logement, Liens sociaux, Équilibre Travail-Vie, Satisfaction, Sécurité et Engagement civique.
Une fois ces constats priorisés collectivement, une analyse croisée permettra de dégager les grands enjeux du territoire à partir desquels des groupes de travail intersectoriels pourront s’inscrire afin de mener des actions précises dans le courant de l’année 2017.
Le Haut-Saint-François aura réalisé en 3 ans ce que d’autres font en une demi-journée. Pourquoi ?
Il est important de comprendre que les planifications territoriales réalisées en une demi-journée sont le plus souvent décidées d’avance par un petit groupe d’acteurs territoriaux et parfois même par un consultant externe. La rencontre ne sert alors que de validation ou de légitimité collective sans aucune fédération des acteurs autour d’actions communes visant la qualité de vie des populations sur l’ensemble du territoire. Dans d’autres cas, elles ne sont que l’addition de planifications sectorielles oubliant les actions locales, les différences territoriales et surtout l’interdépendance des secteurs et des territoires locaux.
Les plans issus de ces rencontres «éclair» finissent souvent aux archives. Plusieurs années plus tard on se rend compte que ces plans sont toujours d’actualité. Le territoire vit toujours les mêmes problématiques, comme si les conjonctures lui étaient toujours défavorables, comme si on ne pouvait rien y faire malgré nos efforts isolés chacun dans notre secteur ou notre municipalité.
Sans suivi, sans coordination territoriale, sans vision globale et intégrée et surtout sans effort consacré plus qu’une demi-journée, un plan territorial reste une belle rencontre qui, dans le meilleur des cas, aura réveillé quelques consciences sur un thème spécifique.
Le territoire du Haut-Saint-François est grand et varié dans ses forces autant que dans ses faiblesses. Le Haut-Saint-François ne peut pas être géré comme une entreprise, une municipalité, un organisme et encore moins comme une famille.
Le Haut-Saint-François est multisectoriel autant économiquement et socialement que géographiquement. Malgré sa variété, sa population souhaite simplement améliorer son avenir. Si nous voulons réellement agir pour son mieux-être, il est primordial de se mobiliser et de s’unir autour d’enjeux faisant consensus tout en poursuivant les efforts sectoriels et locaux.
Pour cela, nous avons la responsabilité de mieux agir ensemble (cohérence d’action et synergies) en partageant une connaissance plus précise du HSF et en définissant, ensemble, des priorités territoriales.
Découper trop rapidement le HSF en actions sectorielles, sans tenir compte de sa globalité et de sa complexité, permettra difficilement une amélioration significative de la qualité de vie de sa population à moyen et long terme.
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