Choisir de créer un produit touristique rural sur les bases d’un produit touristique urbain ne semble pas être une bonne idée, car il y a un risque de dénaturer l’attrait principal pour le rural.
Ça, c’est ce que je dis, mais sur quoi je me base pour le dire. Ai-je fait une étude sérieuse auprès de touristes ruraux ou je me fis seulement à mon instinct qui, entre nous soit dit, bénéficie d’une bonne marge d’erreur ?
Puisque je n’ai pas fait d’étude sérieuse sur le sujet et que mon instinct n’est pas à 100% fiable, j’ai choisi de faire une petite recherche sur le tourisme rural qui m’a conduit chez nos cousins français ayant étudié le sujet à travers la grande enquête : Destination campagne.
Les lignes ci-dessous sont directement extraites du magazine français Village, spécialisé dans le développement rural, et dont on peut être très fier qu’il ait rédigé, au printemps dernier, un article d’inspiration sur NOTRE Cité-École Louis-St-Laurent.
« la campagne représente un ailleurs, un contremodèle par rapport à un quotidien stressant et de plus en plus difficile »
La campagne cumulerait les attraits, symbolisés par ces mots-clefs : ressourcement, rupture, calme, beauté, authenticité, convivialité…
Passer des vacances « à son rythme », avoir la « sensation de liberté », profiter d’une « nature préservée », de « villages typiques », « fréquenter les marchés »… sont autant de présupposés positifs ou d’expériences vécues avec bonheur. Bref, il n’y aurait que des avantages à séjourner à la campagne.
L’autre enseignement que dévoile l’enquête est l’absence de demande pour des activités trop structurées. Les visiteurs veulent vivre comme « à la maison », de façon spontanée, avec une « échelle de consommation limitée à 20 minutes autour du lieu de séjour ».
Ce critère est important : il correspond à une projection des modes de vie urbains sur la campagne. Si la destination doit apporter un dépaysement, elle doit aussi répondre aux besoins de consommation courants. Commerces alimentaires, marchés, transports publics, station-service, restaurants, piscines… doivent idéalement être inclus dans ce périmètre espace-temps.
Par ailleurs, beaucoup insistent sur la polyvalence de la campagne, adaptée aux courts séjours comme à de plus longues vacances.
Parmi les critiques, toutefois, l’étude pointe « l’accessibilité de la destination », « l’accès aux services et aux commerces » et « l’accueil » (ce dernier point étant surtout noté par les étrangers).
Terminés, aussi, les comportements monolithiques. Ceux qui apprécient la campagne aiment aussi la mer, la montagne, la ville ! Une fréquentation multiple rendue possible par l’organisation du travail (fragmentation des congés,…) et dont les prestataires doivent tenir compte.
« Les clients sont peu fidèles, ils veulent tester d’autres choses. L’essentiel, c’est l’accueil et les relations humaines ! ».
Comme le révèle l’enquête, les touristes plébiscitent une nature préservée qui sert de décor à des activités variées.
Les randonnées à cheval ont ainsi le vent en poupe chez nos cousins français.
« L’économie autour du tourisme équestre est en pleine progression. Le contact avec l’animal et la nature, le retour à des valeurs simples est de plus en plus recherché ».
Quant à la randonnée pédestre, elle reste le loisir favori des Français. Elle symbolise «le retour à la nature, les bienfaits sur la santé et la convivialité ». Une convivialité illustrée par l’engouement récent pour les greeters, ces habitants bénévoles qui accompagnent les touristes en ville, mais aussi sur les chemins.
La nature, oui, mais avec humanité !
Il est aussi important de savoir qu’il est devenu courant de passer une fin de semaine, ou plus, au vert. Pour se ressourcer, découvrir un terroir ou le patrimoine. Sur ce marché, la clientèle est aussi locale.
Le Web est le canal majeur d’information et de réservation de séjours. Les prestataires doivent investir du temps pour communiquer, vendre et entretenir la relation client.
Dans ce secteur, les réseaux sociaux et les sites collaboratifs prennent le pas. On y trouve un public pour qui le conseil d’un pair, l’interactivité, priment. Ils sont adeptes de plateformes sociales, comme Tripadvisor, ou de sites, tels Booking.com. Les mêmes iront fouiner sur Facebook ou le blog d’un hébergeur pour se renseigner. Sans parler des clients – tendance émergente – qui échappent au marché en misant sur l’échange de logements, via des sites comme airbnb.
Au final, la règle du Web, c’est qu’il y a de moins en moins de règles !
Encore une fois, une analyse d’une finesse remarquable. En vieux de la vieille qui connaît la région du mont Mégantic presque sur le bout de ses doigts et qui en connaît le potentiel, je ne peux qu’y entrevoir de nombreux projets à mettre de l’avant. À voir l’engouement pour les longues randonnées, un peu partout à travers le Québec, particulièrement, je visualise ces randonneurs engagés dans une randonnée de plusieurs km s’arrêtant au Franceville, profitant de la quiétude du barrage Walter McKenzie, s’arrêtant pour le panorama à la halte routière de La Patrie, au design de toute beauté (jugement personnel, mais partagé par beaucoup), profitant de la côte magnétique et du centre de l’interprétation de l’or, et de combien d’autres attraits. Des services appropriés tout au long du trajet, ce en quoi je rejoins Jerry quand il parle des besoins de proximité, de l’artisanat, de l’art, de l’accueil et des activités qui viennent s’ajouter au plaisir de déambuler dans un environnement si particulier. Vraiment, ce texte dépasse l’aspect théorique pour plonger dans la pratique!
Ça s’en vient mon Jean-Claude. Un groupe de leaders des 6 villages ceinturant le mont Mégantic se rencontre régulièrement depuis plusieurs mois afin de structurer et promouvoir l’offre touristique de ce territoire. Entre autre, des sentiers de randonnées »hors parc » sont en train de se matérialiser incluant hébergement et transport de sacs sur des distances variables entre 50 et 150 km jusqu’à Mégantic. Une rencontre est prévue à Scotstown le 7 octobre prochain à 19h au Sain Café…si ça te tente de rencontrer les promoteurs, tu pourras leur faire part de tes petits coins secrets. Enfin, la prochaine rencontre des 6 villages a lieu le 28 octobre à 19h à Chartierville…une carte touristique est en construction…tes petits coins secrets sont une fois de plus les bienvenus.